Paye ta Shnek

Oui, mon titre est folklorique, et pour cause ! Au détour d'un rayon de la FNAC il y a quelques temps j'ai croisé au milieu du rayon sciences sociales un petit livre qui ne payait pas de mine et qui s'appelait Paye Ta Schnek. L'idée, c'est de rassembler les - pas toujours jolies - approches des - pas toujours courageux - dragueurs des rues. Vous ne me connaissez pas encore mais évidemment, ni une ni deux, je suis ça sur Facebook et sur Twitter !
Et en général, ça me fait rire. Enfin, ça me fait pitié surtout. Parce que oui, c'est pitoyable de voir ce que certains sont capable d'aller imaginer pour tenter de retenir notre attention, et surtout de voir qu'ils s'imaginent que ça va fonctionner ahah ! Non vraiment, on emballe pas avec ce genre de phrase les gars. Désolée. Au mieux vous allez me faire avoir le plus gros fou rire de ma vie et pour ne pas paraphraser Franck Dubosc : "Femme qui rit.. femme qui n'a pas toujours compris.." .. pourquoi tu sors ce genre de truc. Sérieux.

Enfin, bref, la plupart du temps c'est bien rigolo. Et puis ce matin, j'allume mon ordinateur et je tombe sur une phrase qui m'a un peu plus fait réfléchir que d'habitude, puis qui m'a un peu blessée aussi.

Je ne vais pas vous faire un long discours inutile parce que je pense que la phrase parle d'elle même; évidemment, si on porte des jupes, c'est pour se faire violer. Parce que nous les filles, on kiff se faire violer. Et d'ailleurs, les violeurs, c'est pas tellement de leur faute, c'est vrai, on les aguiche faut dire, ils y sont pour rien, c'est humain, ils sont faibles.

C'est ce genre de phrase qui banalise complètement l'acte. Un viol ? Oh c'est rien elle s'en remettra, puis c'était une pétasse de toutes manières. Normal ?

J'avais déjà eu cette réflexion deux fois au par avant.

La première, c'est quand est sortie cette fameuse vidéo pour laquelle je ne ferai pas de publicité où l'on voyait Rémi Gaillard mimer l'acte sexuel avec des inconnues, en cachette, sans aucun consentement. Lol. C'est absolument hilarant. Et ça n'a d'ailleurs pas fait rire tout le monde puisque la presse n'y est pas allé de main morte, et moi qui l'appréciait et qui était sur le point d'aller voir son film l'ai directement supprimé de ma liste de like. Je ne me suis pas tout de suite indignée, je me suis même dit que ceux qui s'insurgeaient était un peu rabat joie, quand même. Et puis je me suis imaginée à la place d'une de ces femmes. Je me serait sentie complètement humiliée, et puis bon, il se serait pris une grosse tarte aussi. ;) Donc non, ce n'est pas drôle, et oui, même sans pénétration, ça reste du viol à mon sens. 

La deuxième, c'est tous les jours quand je pars courir et que je mets un short et une brassière parce qu'il fait chaud, ou que je pars dans la forêt. Là j'ai le droit à la fameuse phrase de mon copain : "Mais tu veux te faire violer ou quoi ?". Oui, évidemment que je veux me faire violer. Sinon pourquoi je montrerai ma peau ? Ah oui, peut être parce qu'il fait 30° et que je pars pour 1h en plein soleil. Sinon pourquoi j'irai dans la forêt ? Ah oui, peut être parce que c'est sympa comme endroit. On vit en France, et pour sortir seule, si je ne veux pas me faire violer, il faut que me couvre. Tiens tiens..

BREF, j'avais dit pas de long discours, en voilà un quand même. Mais c'est plus fort que moi, je ne pouvais pas me taire !

Et vous, ça vous est déjà arrivé de vous faire accoster dans la rue comme ça ?

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